vendredi 23 janvier 2015

5.Combier/ 5.1.orgues anciennes...5.2 Résistances... 5.3. Eoliens... 5.4. Mots divers...

4.1.1. Orgues éoliennes, dites "Les sonnailles"... Des sonorités extraordinaires, récemment soulignées et regrettées par Jean Nicolas... Peut-on refaire chaque année des oeuvres qui, sous climat d'ici, ne sauraient être pérennes ?


4.1.2. Spectacle théâtral du 29 juillet 2006 (cf ci-dessous) 



4.2.0 Les Eoliens de Martine Diersé...


4.3. Mots de Combier à La Seauve ?


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5.2. Spectacle du 29 juillet 2006 à Combier, le compte-rendu !

Résistances, spectacle théâtral en 10 tableaux, Réalisé par les Rias avec l’aide de Carlos Lojo, comédien et metteur en scène.
Après beaucoup de travail et quelques répétitions, le spectacle a été présenté ce 29 juillet, comme prévu.
Un temps idéal, beau et pas trop chaud, assez lumineux pour les ombres chinoises, avec juste ce qu’il fallait de vent pour faire entendre les orgues et gonfler les foulards. 

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Un accueil chaleureux des spectateurs, plus de 130 personnes, souvent venues avec un « objet de résistance », un premier avant-projet, sur la table de littérature, donnant des idées pour la poursuite de cette collecte.
Michel Cimaz, maire, a accueilli le public, soulignant l’émotion suscitée par la présence d’Eva et Michel Schlenker et de l’épouse de ce dernier, Claire.
Eva et Michel Schlenker avaient été cachés avec leur mère Fränzi Schlenker chez Lydie Chapus à Jurusson. Ils ont toujours gardé des contacts avec Saint-Apollinaire. C’est Fränzi Schlenker qui avait demandé la médaille des Justes pour Lydie Chapus, André Péatier et André Chave. Leur dépôt d’objet annoncé est particulièrement émouvant puisqu’il s’agit de la photo de leurs trois enfants ou neveux, pour montrer qu’ « avoir sauvé des vies a permis à d’autres vies d’apparaître ». De plus ces trois enfants ont fait de brillantes études et contribuent par leurs recherches et leur travail, eux issus d’une famille juive allemande, au développement de la France, ce pays où on a sauvé leur grand-mère et leur père.
Michel Cimaz a ensuite abordé l’histoire des Brouzeilles, haut-lieu de résistances huguenotes, de résistance par le vote au Coup d’Etat du futur Napoléon III, de résistance en 1939-1945, la maison des Juston à Combier ayant toujours été intimement impliquée dans l’histoire.
Jacqueline Cimaz situait rapidement le spectacle dans l’activité et les projets des Rias (texte téléchargeable) :
-   temps de synthèse du travail de collecte et d’interprétation effectué sur l’histoire, les mémoires, tout ce patrimoine humain riche de valeurs partagées,
-   occasion d’une nouvelle exploration, par l’art, de ce patrimoine, de l’histoire, des représentations et des émotions fortes qui y sont liées,
-   moment dense d’apprentissages collectifs et citoyens avec de nouveaux éléments de réflexion sur les rapports complexes entre démocratie et création...

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L’art, dont le théâtre, est moyen de connaissance et d’action, et le dépôt d’objets confère une dimension inédite au spectacle par l’intrusion du public dans celui-ci, avec des objets divers, semblant parfois anodins, mais relevant toujours d’un choix profondément pensé, authentique et émouvant.
Anne-Marie Bedoucha donne ensuite des clés pour la lecture du spectacle, qui par delà le contenu dont un descriptif a été distribué (téléchargeable sous Publisher), permettent de comprendre des choix de gestes, mouvements, figures, le langage théâtral construit progressivement par le groupe dirigé par Carlos Lojo. Un exemple est montré avec la charrette dont les six roues sont alternativement roues et soldats pour mieux communiquer, avec des moyens théâtraux, la violence et l’organisation de la répression (référence à l’arrestation de Désubas, à son passage à proximité et aux évènements qui ont suivi à Vernoux)
C’est ensuite le spectacle,
-   trois scènes évoquant les luttes pour la liberté de conscience : • le cheminement vers l’assemblée, • le branle-bas de combat avant l’arrivée imminente et annoncée des Dragons, et les savoir-faire construits par les populations avec l’expérience des Dragonnades, jusqu’au combat en ombres chinoises, • la tentative de libération d’un pasteur, précédemment évoquée, jusqu’à la mort et aux galères... 


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-   une scène sur la découverte des interdits de 1851, avec les protestations suscitées, et une révolte joyeuse et dansée avec foulards rouges au vent...

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-   trois scènes sur la Résistance : • le sauvetage de l’enfant juive pendant la rafle avec diversion et regards de connivence et l’étonnante authenticité du jeu de Fanny Juston, 7 ans, 


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• la Gestapo à la ferme où des résistants cachent une famille juive, avec des attitudes à la Georges Grosz, et l’utilisation salvatrice d’un chat... • le refus du STO avec l’évocation des usines d’armement et de leurs redoutables machines, la voix-off d’Alfred Juston racontant l’histoire du faux certificat médical du Dr Delarbre, sa présence, et l’interprétation de son rôle par son fils François, le chant des Partisans... 


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L’émotion a été telle pendant ces scènes que parmi les spectateurs plusieurs personnes pleuraient...
-   en dernière partie, • la fable du Colibri, plus didactique, a apporté un temps de répit nécessaire, mais... 

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• l’émotion est revenue en force avec le dépôt des objets et les explications données par chacun, où le spectateur devenait acteur

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• si bien que la scène finale, l’imprimerie clandestine d’où sortaient les textes choisis et offerts par chacun, symbole de la lutte pour la liberté de la presse et de la communication, était presque devenue inutile - la liberté de parole ayant déjà été prise... Et les enfants, oubliant la machine, se sont lancés allègrement dans la distribution...
Les spectateurs n’en n’ont pas tenu rigueur aux acteurs si on en juge par les applaudissements.
Quant au débat qui a suivi, il n’a guère porté sur le spectacle et sa préparation, mais a plutôt été apport de nouveaux témoignages et d’interrogations sur les évènements, les contenus évoqués... 

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M.François Chevallier représentait le Musée Départemental de la Résistance en Ardèche et de la Déportation ». Il représentait en outre le « Réseau Enfants sans Frontières ». A noter, lors du dépôt d’objets, l’intervention très applaudie qu’il a faite à ce titre signalant des pratiques dont on pouvait penser que dans notre pays elles appartenaient à une époque révolue.

Quelques échos recueillis cependant lors d’échanges :
-   l’émotion, d’abord et surtout,
-   le rendu des évènements, de l’évocation, plus fort que s’il y avait eu mise en mots ou jeu théâtral réaliste,
-   et enfin, l’étonnement de certains devant le fait que des amateurs aient évité ce réalisme étriqué et produit un spectacle « d’aujourd’hui », avec un langage théâtral contemporain...
-   la richesse et l’intérêt, il fallait le faire ; il faudra aussi, sur ce lieu, dans un ou deux ans, faire venir des conteurs professionnels...
-   le regret que les spectateurs qui en avaient envie n’aient pas été invités à lire à haute voix le texte reçu... (une demande fort intéressante d’encore plus de participation du public !)
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Faites-nous connaître vos avis, remarques...
Par ailleurs, il est demandé à toutes les personnes qui ne l’auraient pas encore fait et ont déposé un objet, de nous donner le petit texte d’accompagnement pour le livre (avant-projet non téléchargeable, vu le poids, mais consultable en bibliothèque, vendu 7,5€), éventuellement de se faire photographier (la jeune fille qui a déposé la bouteille parce que ses ancêtres avaient fait boire les Dragons venus arrêter le pasteur pour que celui-ci puisse se sauver ?). Si nous n’avons pas de bonnes photos et que sur le drap l’objet est très petit de nous l’amener pour photographie ou de nous faire passer une ou plusieurs photos... Si vous aviez un objet et n’avait pas eu le courage ou l’occasion de le déposer, nous contacter ou nous faire passer photo de l’objet, de vous-même et petit texte d’accompagnement... 
Enfin si vous êtes venu sans objet ou si vous n’êtes pas venu et que vous souhaitiez joindre votre objet de résistance à ceux des autres, c’est toujours possible, prendre contact avec nous par courriel, courrier ou téléphone (matin 0775844725) ou en venant à la bibliothèque le mardi après 16h ou jeudi après 17h30.
Plus il y aura de participants et plus l’album aura de force et de sens !

Textes distribués

NB. Nous reçu une lettre d’excuses de M.Pascal Terrasse, Député, Président du Conseil Général et de Marianne Ory, Conseillère Régionale. M.Reyne nous fait savoir qu’il était absent et le regrettait, et rappelait que sa famille aussi avait reçu la Médaille des Justes. Enfin, Sylvette Béraud-Williams et Malcolm Williams sont actuellement en Angleterre, mais ils nous avaient communiqué leur objet de résistance avant de partir (cf « Objets de résistance », avant-projet )





Présentation du spectacle du 29 juillet



Le prétexte : la demande de Marcel Hudelot qui lors de l’exposition sur les mémoires de la résistance sur le plateau de Vernoux, découvrant les orgues, a dit « il faut y faire une animation l’été prochain, par exemple avec un conteur ». Idée retenue mais pas avec un conteur, avec nous-mêmes, l’association dans sa diversité et la population.


L’intérêt de  fond :

- 1. synthèse du travail de recherche scientifique et artistique effectué sur le patrimoine humain de Saint-Apollinaire et plus largement du Plateau de Vernoux
        *  scientifique : ethnologique et historique sur les mémoires de la période 1939-1945 ou sur la seconde république, avec la résistance au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte
         * artistique : notamment par les arts plastiques, sur les résistances pour la liberté de conscience avec l’installation des orgues et l’installation en gestation au Carrefour des Résistances, croisant l’évocation de Pierre Durand, arrêté au gué de Vaussèche, celle de Léa Rochedieu qui a caché Claude Caen à Echiol et celles de Robert Combe et Léa Cleinia, Franck Bouix qui ont caché à Galimar des rescapés du Maquis de Juventin.
                               Ou l’écriture, littéraire ou poétique, sur la Résistance aussi, mais également sur les résistances des enfants de l’assistance pour vivre et se construire une identité,  ou sur celle du « patois » et de ses mots, cette langue occitane à faire vivre…

- 1. synthèse et 2. nouveau moyen d’investigation des mémoires :
         * permettant une meilleure connaissance des faits, avec des recherches, des lectures pour préciser l’histoire,  mais aussi une meilleure appréhension de représentations et de valeurs, communes et personnelles,
          * débouchant aussi sur une meilleure compréhension de luttes décisives pour la liberté de conscience, un dialogue renforcé, une écoute, une tolérance, une prise en compte de la diversité, d’où une identité approfondie du groupe…

- 3. enfin, en un semestre de travail de groupe de plus en plus ouvert sur la population,  des apprentissages citoyens importants,
Avec le conflit retrouvé dans tous les domaines entre exigences de qualité, professionnelles, disciplinaires, et l’engagement des gens, amateurs, en fonction d’un projet dans lequel les contenus sont essentiels pour eux et sur lequel ils veulent avoir prise.
Le spectacle que vous allez voir  n’est pas, je crois, un compromis, mais plutôt un dépassement dans l’action de ce conflit ou de cette contradiction par le groupe et le metteur en scène, à force de travail, d’efforts de compréhension mutuels, d’apprentissages multiples. Une fois de plus, la crise a débouché sur une progression spectaculaire et le savoir acquis par le groupe a permis l’intégration réussie, en juillet, de nouveaux acteurs, avec un contenu très fort puisqu’il y avait des représentants de trois générations d’une même famille de résistant, et en même temps, l’appropriation immédiate d’exigences théâtrales.


L’art pour nous est un moyen de connaissance et d’action, Semprun disait évoquant Buckenwald, de supporter les atrocités de ce siècle –il parlait du 20 ème, et de pouvoir vivre avec. Vygotski disait un moyen de mettre l’homme en équilibre avec le monde aux instants les plus critiques et les plus graves de sa vie. C’est saisissant dans ces tableaux, notamment dans celui où Alfred Juston et François évoquent le STO, le faux certificat médical.

Cela l’est aussi au travers des objets déposés. Au départ il y a quelques mois, nous avions pensé chacun pose sa pierre, puis à peu il y a eu glissement vers l’objet personnel pour mieux tenir compte de la diversité de la population. Et puis dans ces objets il y a eu tant d’émotion, d’autenthicité, des raisons si profondes pour des choix qui à première vue peuvent paraître  anodins. Et la venue d’Eva et Michel Schlenger donne une intensité encore plus grande à cette intrusion des objets dans le spectacle ou plutôt à cette intrusion ou implication de la population au travers de l’objet.


Les apports devraient d’ailleurs se poursuivre après, nous en reparlerons, la publication fixant autrement l’éphémère…




Travail de préparation, cf site de Saint-Apollinaire-de-Rias


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